Souvenirs
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Interviews : Clémence Teixeira pour Demain nos libertés
- Le 27/04/2021
- Dans Interviews
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Bonjour Clémence. Avant tout peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Qui es-tu et surtout quel est ton genre de prédilection en littérature ?
>> Je m’appelle Clémence, j’étudie l’histoire parce que ça me passionne, parfois je voyage, d’autres fois je lis ou je joue, et le reste du temps, j’écris. C’est quelque chose qui me suit depuis des années. J’écris principalement de l’imaginaire, tout particulièrement de la fantasy, même si ces derniers temps j’essaie de m’ouvrir à d’autres genres, tout doucement, notamment par le biais de nouvelles relativement courtes. J’écris beaucoup de littérature jeunesse, c’est quelque chose d’important à mes yeux et de très riche, je trouve.
Ta nouvelle Tenna est parue dans la très intéressante anthologie dystopique réunie par Cécile Durant, « Demain : nos libertés ». Selon ma lecture, Tenna est un entre-deux, un monde entre la réalité et le virtuel. Est-ce bien cela ? D’où t’est venu le nom de « Tenna » ?
>> Oui, en quelque sorte, on peut dire que Tenna est un entre-deux. Il est virtuel parce qu’on ne s’y rend qu’en esprit, mais très réel dans ce qu’il peut infliger aux extracteurs comme Lara. On voit aussi que c’est un espace assez libre, en fin de compte. En y repensant, j’y vois presque quelque chose de proche de notre imagination : on y est sans l’être, on y est assez libre, mais il y a des limites et des obstacles. Pour le nom « Tenna », j’ai voulu donner un peu cet aspect quasi « monde parallèle », j’ai pris « Terra » et j’ai mis des N, tout simplement, parce que j’aime la sonorité, plus ronde, plus douce qu’un R.
Ta dystopie est un monde sombre dans lequel même les souvenirs heureux sont contrôlés par les gouvernants. Les souvenirs sont le fondement de notre être et de notre personnalité ; peux-tu nous dire en quoi les dirigeants de Tenna voient dans les souvenirs une menace ?
>> Les souvenirs ont un côté double tranchant. En tant qu’éternelle nostalgique, je sais que les souvenirs ne nous aident pas toujours à aller de l’avant, mais je sais aussi que ça me terrifierait qu’on me prenne mes souvenirs heureux. Finalement, avoir le contrôle sur les souvenirs des gens, ça permet de contrôler en partie leur identité et leurs émotions, donc en tant que dirigeant, on peut faire plus ou moins ce qu’on veut sans rien craindre.