Demain : nos libertés

  • Interviews : Clémence Teixeira pour Demain nos libertés

    Clemence t

    Bonjour Clémence. Avant tout peux-tu te présenter à nos lecteurs ? Qui es-tu et surtout quel est ton genre de prédilection en littérature ?

    >> Je m’appelle Clémence, j’étudie l’histoire parce que ça me passionne, parfois je voyage, d’autres fois je lis ou je joue, et le reste du temps, j’écris. C’est quelque chose qui me suit depuis des années. J’écris principalement de l’imaginaire, tout particulièrement de la fantasy, même si ces derniers temps j’essaie de m’ouvrir à d’autres genres, tout doucement, notamment par le biais de nouvelles relativement courtes. J’écris beaucoup de littérature jeunesse, c’est quelque chose d’important à mes yeux et de très riche, je trouve.

    Ta nouvelle Tenna est parue dans la très intéressante anthologie dystopique réunie par Cécile Durant, « Demain : nos libertés ». Selon ma lecture, Tenna est un entre-deux, un monde entre la réalité et le virtuel. Est-ce bien cela ? D’où t’est venu le nom de « Tenna » ?

    >> Oui, en quelque sorte, on peut dire que Tenna est un entre-deux. Il est virtuel parce qu’on ne s’y rend qu’en esprit, mais très réel dans ce qu’il peut infliger aux extracteurs comme Lara. On voit aussi que c’est un espace assez libre, en fin de compte. En y repensant, j’y vois presque quelque chose de proche de notre imagination : on y est sans l’être, on y est assez libre, mais il y a des limites et des obstacles. Pour le nom « Tenna », j’ai voulu donner un peu cet aspect quasi « monde parallèle », j’ai pris « Terra » et j’ai mis des N, tout simplement, parce que j’aime la sonorité, plus ronde, plus douce qu’un R.

     

    Demain nos libertes

     

    Ta dystopie est un monde sombre dans lequel même les souvenirs heureux sont contrôlés par les gouvernants. Les souvenirs sont le fondement de notre être et de notre personnalité ; peux-tu nous dire en quoi les dirigeants de Tenna voient dans les souvenirs une menace ?

    >> Les souvenirs ont un côté double tranchant. En tant qu’éternelle nostalgique, je sais que les souvenirs ne nous aident pas toujours à aller de l’avant, mais je sais aussi que ça me terrifierait qu’on me prenne mes souvenirs heureux. Finalement, avoir le contrôle sur les souvenirs des gens, ça permet de contrôler en partie leur identité et leurs émotions, donc en tant que dirigeant, on peut faire plus ou moins ce qu’on veut sans rien craindre.

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  • Interview : Franck Stevens pour Demain : nos libertés

    Bonjour Franck. Tes nouvelles n’ont pas attendu les Éditions Kelach pour être publiées. Écris-tu depuis ton plus jeune âge ?

    >> J’ai commencé à écrire dès l’instant où j’ai pu tenir un crayon, au grand désespoir de mes parents, condamnés d’abord à me lire mes assemblages de lettres dépourvus de sens (ma première œuvre, « ABDFXBGIAB », reste l’une de mes favorites), puis à effacer mes premiers slogans révolutionnaires de leurs murs fraîchement peints.

    AbdfxbgiabBientôt en boutique ?

    Inspiré par les maîtres du neuvième art, je me suis ensuite lancé dans la bande dessinée en remplissant des dizaines de cahiers de brouillon de crobars involontairement abstraits. Cette phase de ma carrière a toutefois pris fin brutalement suite à un terrible accident : la réalisation soudaine que je n’ai aucun talent pour le dessin !

    Je me suis donc rabattu vers l’écriture et je ne me suis jamais arrêté depuis, à part pour dormir, manger, lire, gagner ma vie de façon plus honnête et, très occasionnellement, pour me brosser les dents.

     

    Ta bibliographie laisse à penser que tu es plutôt « nouvelle ». Est-ce une préférence exclusive ou le roman t’attire-t-il aussi ? As-tu un projet en ce sens ?

    >> L’avantage des nouvelles est qu’elles obligent à être concis ! J’ai tendance à dépasser la longueur prévue d’un récit par un facteur deux ou trois, et à devoir ensuite tailler cette masse brute de mots pour en tirer les éléments vraiment cruciaux du récit. Cela m’oblige parfois à réécrire chaque phrase en utilisant les mots les plus brefs et percutants, quitte à [note de la rédaction : dans un souci de protection de la santé mentale de nos lecteurs, les deux mille lignes suivantes, consacrées à l’importance de la brièveté, ont été omises de cette interview].

    Les nouvelles ont aussi l’avantage de pouvoir être écrites en un laps de temps raisonnable, de servir de bon terrain d’entraînement pour s’attaquer à différents genres littéraires en essayant différents styles, et d’apprendre rapidement de ses erreurs pour mieux s’adapter aux attentes du public.

    Rejet

    Les nouvelles technologies ont réduit notre capacité de concentration et nous offrent en permanence des milliers de distractions potentielles qui sont autant de concurrents pour tout nouveau récit. Rares sont les lecteurs prêts à investir le temps nécessaire pour lire un roman écrit par un auteur peu connu, mais plus nombreux sont ceux prêts à risquer dix minutes de leur vie en lisant une nouvelle au titre intrigant ! Je pense donc que les nouvelles et la microfiction ont un bel avenir.

    Malheureusement, la brièveté implique de faire des sacrifices, en privilégiant par exemple une « grande idée » excitante au détriment du développement des personnages. C’est pour mieux explorer ces aspects que je travaille depuis quelques années, quand j’ai du temps entre deux projets, sur un roman de fantasy.

    Sans vouloir révéler de spoiler d’élément-clé de l’intrigue susceptible de gâcher le plaisir de la découverte, je peux déjà annoncer qu’il contiendra un nombre potentiellement surprenant d’elfes-robots (compris quelque part entre « dix mille milliards » et « zéro »).

     

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